Les thèmes des séries photographiques de Nick Brandt sont toujours liés à l’impact destructeur de l’humanité sur le monde naturel et, désormais, sur les humains eux-mêmes.> Lire la suite
Dès le début des années 2000, avec son Pentax 67II et deux optiques fixes, il se lance dans la réalisation d’une trilogie. Ses séries On This Earth (2001-2004), A Shadow Falls (2005-2008) et Across the Ravaged Land (2011-2012) mettent en évidence un style différent de la photographie animalière telle qu’on la connaît. En effet, Nick Brandt a établi un style de photographie de portraits d’animaux dans la nature similaire à celui de la photographie d’humains en studio en essayant de représenter les animaux comme des créatures sensibles, pas si différentes de nous. Réunis, ces trois titres forment un sombre présage : sur cette planète, une ombre tombe sur la terre ravagée.
Déterminé à traiter plus frontalement la destruction grandissante de la nature, Nick Brandt sort en 2014 la série Inherit the Dust, et quatre ans plus tard, This Empty World, sa première série en couleur. L’artiste firte avec le land art et met en scène côte à côte deux victimes de la transformation des écosystèmes africains : l’Animal, qui n’a plus d’espace pour survivre, et l’Homme, emporté malgré lui dans cette inusable aspiration à la croissance.
La série mondiale en cours The Day May Break, qui a débuté en 2020, est décrite par le photographe comme « peut-être la plus grande crise de toutes : le changement climatique, ou une expression plus appropriée, l’effondrement du climat, qui a un impact négatif sur chaque créature vivante de la planète.»
Né et grandi Angleterre, Brandt a étudié la peinture et le cinéma à Londres. Il vit aujourd’hui dans les montagnes du sud de la Californie. En 2010, Nick Brandt passe de la dénonciation à l’action et cofonde Big Life Foundation, une ONG qui emploie plus de 300 rangers pour protéger les animaux sauvages à la frontière entre le Kenya et la Tanzanie contre le braconnage.
« Je dis toujours qu’il vaut mieux s’indigner et agir que s’indigner et attendre. Une fois dans l’action, même si ce que l’on fait peut paraître dérisoire, on est moins accablé par la situation, qui reste préoccupante. » écrit le photographe dans son essai The Day May Break.